Les trois principes du détective consultant. [Pnj+2]

Les bonnes odeurs de cuisine virevoltaient telle une sérénade en-dehors des restaurants, aguichant le moindre passant affamé. Dans cette partie de la vie, de nombreuses offices culinaires s'étaient installés, aménageant des rues entières. Haruka avait tenu absolument à s'arrêter manger dans un restaurant au cours de notre balade en début de soirée, pour que je puisse goûter des Yakitoris, j'avais beau lui dire que je ne ressentais pas l'envie de manger mais elle savait être obstinée. A mon avis, c'était plus un prétexte pour manger dehors, je finis par hausser les épaules indifférent. Nous nous installions alors à une table, commandions des brochettes de poulets. Je préférais néanmoins qu'elle me traine à cet endroit qu'au magasin de mangas, prudent d'être ainsi exposé dans un lieu public dû à l'insouciance de mon Master.

J'épiais notre entourage afin de réagir, si une personne mal intentionnée dans le contexte de la Guerre Sainte tenterait de nous abattre. Malgré son caractère un peu agaçant, j'avais passé un pacte avec elle et je me devais donc de la protéger comme il se doit. Haruka comme à son habitude appréciait la bonne nourriture et le démontra une énième fois lorsque j’aperçus le plat arrivé, elle me rappelait sans conteste Watson sur cet aspect. Il ne manquait guère un repas, me sermonnant également sur le bienfait de manger tous les jours. Je pus m'empêcher de sourire moqueur au moment où ma partenaire s'engouffra une seconde brochette dans un bruit peu élégant. Je touchais à mon assiette par politesse, elle n'avait pas tort sur la saveur qui me paraissait exquis, je cédais alors à ma gourmandise relâchant a minima ma surveillance.

Soudain un grand fracas se fit entendre, je me redressais de tout mon long les sens alertes en faisant basculer ma chaise à terre. Je me concentrais sur la provenance du bruit sourd, cela ne ressemblait en rien à une explosion, serait-ce un servant qui fait des siennes ? Possible, je devais aller voir immédiatement, Haruka me lançait un regard entendu, elle devait se douter que je ne résisterais pas à la tentation de jeter un oeil ce qu'il s'était ou est en train de se tramer. Je la remerciais d'un geste de la tête, en lui indiquant calmement:

- Rentrez sans tarder et surtout soyez prudente, au moindre problème appelez-moi.

Je me précipitais à l'extérieur, me dirigeant d'un pas impatient vers l'incident. Toutefois, je conservais ma vigilance car cela pourrait être très bien un piège tendu pour m'éloigner de mon Master. Un attroupement de personnes effarées s'agglutinaient à l'angle d'une rue, je m'approchais du rassemblement alors que des cris vinrent me percer les tympans tandis que j'arrivais à leur hauteur.

C’était un jour comme un autre pour moi. Je sortais de l’université, et je me dirigeais tranquillement vers mon manoir. Je décidais de m’arrêter sur le chemin pour prendre des melon pan à ma servante bien-aimée, visiblement elle ne connaissait pas tous les mets que nous avions dans notre beau pays. Et j’essayais de lui faire découvrir tous ça.

Je sortais donc de la supérette, mes bras chargés par des sacs remplit de melon pan, je voulais qu’elle puisse goûter à tout les parfums.

Puis je reprenais la route paisiblement jusqu’à chez moi . Enfin du moins c'est ce que je croyais, soudain un bruit sourd se fit entendre, ça avait l’air assez loin, mais qu’est que ça pouvait bien être ...

Je me mettais à réfléchir, mais sans m’en rendre compte, j’accélérais le mouvement de mes pas dans cette direction.

Une fois arrivé sur les lieux, j’entendis un cri qui aurait pu me percer les tympans, je me dépêchais de marcher jusqu’à l’attroupement et essayais tant bien que mal au milieu de la foule pour pouvoir voir ce qui se passait ...

Les cris. Je déteste les cris. Cette abrutie va dévoiler ma position à hurler ainsi. Non calmes toi. Personne ne pourra me soupçonner. Cette panique c’est la situation parfaite. Et puis je suis assez intelligent pour m’en sortir, ils sont tous trop concentrés sur l’idée de chercher comment sortir de cette zone. Je vais pouvoir me faire un petit pactole, et on ne pourra jamais rien trouver à y redire ! Maintenant je dois rester naturel, donner le ton, comme si j’étais sûr de mon action.

Dans la rue, c’est la panique. Un fracas semblable à une explosion a fait vibrer les murs de ce quartier déjà à cran avec les révélations de la police sur le dôme qui entoure la ville. Chacun y va de son hypothèses, les plus sceptiques évoquent une fuite de gaz, les plus complotistes y voient un attentat. D’autres, bien dissimulés au milieu de la foule, y voient un évènement tout ce qu’il y a de plus classique dans une guerre du Graal. Mais surtout, face à ce qui était autrefois la façade flambant neuve d’un immeuble de trois étages de bureaux, il y a désormais un trou béant noirci d’où s’échappent des volutes de flammes, et un corps au sol, que personne n’ose approcher. L’inconnue, celle qui avait hurlé quelques secondes auparavant, venait de sauter par la fenêtre de son bureau pour échapper à l’incendie, sans que personne ne bouge un doigt. Les pompiers approchent, on peut entendre les sirènes des camions rouges. La foule s’écarte pour laisser intervenir les forces de sécurité qui recouvrent le corps d’un drap…

« Il y a quelque chose de bizarre dans cette explosion. Ce bâtiment a été achevé il y a à peine quelques jours pour y faire travailler des membres de la Diète. Et comme par hasard alors que la police a annoncé que nous étions enfermés dans cette zone, ce bâtiment est attaqué. Il y a forcément quelque chose. Cette femme. Il faut que j’identifie qui elle est. »

Un homme en impair observe la scène en fumant un cigare bien trop gros pour un humain normal, laissant échapper des volutes de fumée désagréable. Le ton de sa voix est rauque, et il semble bien suspect à parler tout seul ainsi. Pourtant ses paroles semblent intriguantes… Quelqu’un tentera-t-il de lui parler ou bien passera-t-il simplement pour un pervers en impair de plus ? Il était en tout cas certain que cette explosion n’avait rien de normale.

La foule toute azimute se pressait dans un brouhaha sans nom, les sirènes des pompiers vinrent s'y ajouter après quelques minutes. Les badauds allaient de leur petite hypothèse infondée sur l'explosion, ainsi que sur la mort de la jeune femme, je soupirais d'exaspération devant la sottise de ces personnes. J'observais un temps l’effervescence ambiante, devenu le nouveau scoop à raconter. Les policiers amassés autour de la victime drapée faisait fuir les curieux de leur charisme naturel de cocker.

Une fois la masse populaire quelques peu dispersée, je m'avançais en silence les yeux examinant tout d'abord les débris de verre éparpillées autour de la défunte. Puis ce fut autour du contour du trou béant et fumant, que j'inspectais brièvement, l'analyse serait plus complète une fois sur la scène de explosion. J'allais me présenter à la police afin de prêter main forte comme consultant, quand j’ouïs une fois rauque près de ma personne.

Je me retournais instinctivement comme si cela déclenchait chez moi un intérêt, mon regard se posa sur un homme dissimulé dans un impair, tirant sur un énorme cigare avec une sérénité suspicieuse. Mes pensées remettaient dans le contexte sa petite tirade mystérieuse, il semblait savoir à qui appartenaient ses bureaux, la Diète ? Je n'en avais jamais entendu parlé jusqu'alors, serait-ce une entreprise, une association ou bien une organisation d'une nature douteuse.

Tandis que les agents prenaient bien soin de prendre les dépositions des témoins choqués ou éplorés par cette vision macabre d'un cadavre, j'abordai l'inconnu d'un minois sans émotion faisant fi des convenances avec nonchalance:

- Vous semblez avoir quelques renseignements utiles sur ces bureaux Monsieur. Allez y je vous écoute, qu'est-ce que la Diète ? Et que sous-entendez-vous par "comme par hasard" ? ..Hm et qui êtes-vous ?

Je regardais le spectacle avec effroi, comment ce genre de chose pouvait arriver. Cela me dégoûter toujours autant, et dire qu’avant le dôme notre ville était plutôt tranquille ...
Il fallait que j’aide à ma manière, je n’allais pas déranger les policiers ni même les pompiers, il avait déjà bien assez de problèmes comme cela ...

Je commençais à intérroger la moindre personne qui regardais ce spéctacle , mais malheureusement sans grand succés , soudain mon regard se posa sur un homme en impair , il avait tout du stéréotype du pédophile , cela me glacer le sang juste en le regardant .

Mais quel fut ma fureur en voyant qu’il fumer un cigare dans un lieu public, et en plus devant un accident ! Il croyait quoi que c’était un beau spectacle pour fumer un cigare ? Une explosion et des morts y a que ça qui te fait kiffer ? ! ? Je m’énervais intérieurement et avançais vers lui d’un pas décidé.

Je ne faisais même pas attention au jeune homme qui était en train de lui parler, j’arrivais tel un bœuf énervé sur la personne et lui arrache son cigare des lèvres, je le jetai au sol et me mis à l’écraser de mon pied avec force tout en lui criant :

« Et toi ! Tu te prends pour qui ?!? Tu te dis que c’est un beau spectacle pour fumer un cigare ? Des gens sont mort dans cet accident ! Et toi, tu prends ton pied à regarder la scène de cette catastrophe ? Ça te fait kiffer de voir des vie briser ?!?»

Je le regardais avec énervement, à l’heure actuelle il n’y avait plus que lui qui comptais à mes yeux ...

Un sale gamin venait de lui éjecter son cigare en s’énervant sous le regard incrédule de l’homme, tandis qu’un homme d’apparence plus mature venait de l’interroger sur son monologue face à la scène de crime. Les jeunes de nos jours aucun effort de politesse. Ignorant les vociférations insupportables de ce surexcité, l’homme en impair plongea son regard dans celui de l’interlocuteur qui l’avait questionné. Il haussa les épaules, puis répondit sur un ton qui se voulait calme, et tout aussi respectueux que celui de cette personne :

« Vous n’êtes pas d’ici je me trompe ? La Diète, c’est le nom de notre parlement. Les députés donc ! Pour votre autre question, je me dis simplement au vu des faits que la concordance entre l’installation de ces bureaux et cette explosion est un peu trop proche pour n’être qu’une coïncidence. Mais peut être l’aviez vous pensé également, vous m’avez tout l’air de quelqu’un qui en dans le ciboulot. »

Il tendit sa main à l’intention de celui avec qui il échangeait, puis reprit la parole, afin de ne pas laisser ce dernier sur plus d’interrogations.

« Je me nomme Akutsu. Hiro Akutsu. Inspecteur de police de la brigade centrale de Tokyo. Je traînais dans ces quartiers avant que le dôme ne se manifeste et j’ai décidé de demeurer dans le coin au cas où quelque chose se trame. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça n’a pas traîné. Maintenant, la question est : s’agit-il d’un simple accident, d’un crime opportun, ou d’un coup bien préparé ? Je pencherais bien pour la troisième hypothèse, mais il nous faut des éléments supplémentaires. Si cela vous intéresse, je peux vous faire accéder à la scène de crime. Le cadavre ne nous apprendra rien pour le moment, ils l’emportent à la morgue pour le faire analyser. »

Il se tourna enfin vers le gamin qui l’avait agressé et s’adressa à lui d’un air dédaigneux :

« Quand à toi gamin, tu devrais apprendre à t’adresser aux grandes personnes ! Va jouer ailleurs tu veux bien, les adultes travaillent, et j’ai autre chose à faire que de m’occuper de tes revendications. »

Sans plus de cérémonies, il sortit son insigne et la présenta à l’un des officiers de police pour passer le cordon et enquêter. Il attendit alors de voir si son interlocuteur décidait de le suivre.

» Un détective dans la nuit. [Terminée]