Warren, je crois que c'est un master, enfin je crois.

Warren est le prototype même d’un freluquet. Dans mon armée, des gars comme lui n’auraient même pas tenu une minute ! Incapable de tenir une arme, de faire plus de dix pompes sans être essoufflé c’est à se demander si le fait de se lever de son lit ne manque pas de lui briser une vertèbre à chaque fois. « Ce que je n’ai pas dans le muscle, je l’ai dans le cerveau » me répète-t-il à longueur de temps.  Reste que sa carrure n’est clairement pas là pour lui faciliter la vie. Il a dix-huit ans, mais en paraît quatorze tout au plus. Un bon mètre soixante, des bras fins, une absence de musculature particulière, il n’est pas un homme d’action. Il est d’ailleurs fréquent qu’il me demande de le porter sur mon épaule au prétexte que si je peux trimballer mon canon partout je peux bien faire pareil avec lui. A se demander ce qui a pu me mener à ce master… Peut être sa volonté de gagner en confiance ? Car de la volonté, il n’en manque pas, le nier serait la preuve d’un grand aveuglement. Mais revenons à notre adulescent à la puberté retardée. Du fait de sa fragilité, il est incapable de faire preuve d’endurance. Il ne court pas très longtemps, pas très vite, et il ne peut pas soulever grand-chose. Quand il essaie, c’est souvent assez triste à observer, et je finis par l’aider par compassion. Sa voix est en accord avec cette croissance qui n’arrive pas. Fluette, elle ne montre même pas l’once d’un début de changement, et notre petit camarade semble condamné à vivre toute sa vie dans le corps d’un petit enfant.

En revanche, s’il est bien une chose qui se démarque chez lui, c’est que ses traits fins et son apparence juvénile jouent en sa faveur auprès de pas mal de représentantes de la gente féminine. Régulièrement quand on quitte notre domicile temporaire, il fait l’objet de compliment de demoiselles qui s’arrêtent pour l’interpeller et lui demander son âge. Timide comme il est il se replie sur lui-même et n’arrive pas à en placer une pendant qu’elles minaudent autour de lui. Grands dieux ! Mais où est l’époque où les femmes valorisaient l’homme viril qui combattait pour les défendre ? Aujourd’hui elles ne sont guère plus que des dindes à la voix criarde qui s’extasient devant le moindre truc « mignon ». M’enfin.  Il est vrai, avec un regard objectif, que Warren n’est pas désagréable à regarder. Sa chevelure de feu qu’il ne coiffe que très rarement réfléchit les rayons du soleil dans un éclat qui illumine ceux qui le regardent dans les yeux, et quand il ne se cache pas sous sa capuche, on peut voir des yeux entre le marron et le rouge, en accord avec sa coiffure. Son nez et ses lèvres sont très fins et accentuent encore plus son aspect jeune qui plaît tant. Et sa facilité à rougir ne l’aide pas à se sortir des situations embarrassantes !

Quand à son style vestimentaire, on ne peut pas dire qu’il soit un féru de mode. Warren ne choisit des habits que parce qu’il a décidé qu’ils lui vont bien. De ce fait, il peut parfois paraître en dehors du temps pour ses camarades de classe ou les gens dans la rue. La plupart du temps, il porte une longue cape qu’il serre par-dessus un pull-over en laine rouge comme ses cheveux. Une capuche lui sert autant pour se protéger de la pluie que pour se renfermer sur lui-même quand il a besoin de réfléchir. Il porte des jeans, pour la plupart délavés et hérités de ses grands frères, mais quand je lui demande s’il ne compte rien acheter pour lui quand on va au magasin ensemble, il dit toujours qu’il n’échangerait sa tenue pour rien au monde. Je ne lui en tiens pas rigueur, c’est aussi sa simplicité qui renforce la sympathie qu’on peut avoir pour lui.

Dernier point, ses sceaux de commandement sont apparus sur sa main droite et adoptent la forme suivante :

Spoiler:

Si je devais vous dresser une liste des défauts de ce petit gringalet qu’est Warren , je pourrais y passer des heures, même s’il essaie actuellement de me faire taire en me frappant, sans vraiment trop d’effet. Mais je vais tâcher de faire court, même si l’envie de taquiner mon master est très forte. Pour vous résumer cela en plusieurs points :

Warren n’est pas un combattant dans l’âme. Il le dit sans arrêt, même s’il apprend la magie combative, son souhait est de tout faire pour ne pas prolonger les affrontements quand ils ne sont pas évitables. Il déteste blesser les autres, quels qu’ils soient, et encore moins l’idée que la guerre du Graal le contraindra à tuer des adversaires.  J’essaie régulièrement de lui apprendre à faire face à la bataille, que dans la vie tous font face à des épreuves dans lesquelles ils doivent dépasser leurs a prioris mais je crois bien que là je ne peux rien pour lui.  Pourtant on ne peut pas dire qu’il soit lâche. Au contraire, ce qui se dessine chez lui, c’est qu’il ne se laisse pas dépasser par la peur ou une situation difficile, et quand un obstacle lui barre la route, il va tout donner pour atteindre son but. Ce qui nous amène à un autre défaut, son obstination qui le met en danger perpétuel. Warren n’a clairement pas la stature qui lui permet d’assumer un courage outre mesure, et malheureusement son courage a tendance dans la plupart des cas à se transformer en témérité excessive qui m’obligent à lui venir en aide à mes dépens.

Le pire dans tout ça ? Warren est un sale gamin. Le genre à vous pousser puis à faire comme s’il n’avait pas fait exprès avec son air tout mignon. Je vous ai parlé un peu plus haut de sa timidité et de ses rougeurs lorsque trop de femmes l’entourent ? Vous pensiez que je disais vrai ? Que nenni le fieffé animal se sert de ses talents d’acteur pour encanailler les donzelles et les attirer dans ses filets et c’est incroyable à quel point il sait y faire dans ce domaine. Même moi je me laisse prendre et je cède chaque fois qu’il tente de me manipuler pour que je le sauve des copains un peu trop brutaux de certaines cibles de mon master… Je vous jure qu’il m’épuise sur ce point, je lui rends bien quand on va dans les centres commerciaux et que je l’oblige à rentrer dans tous les magasins un par un.

Du reste, Warren est quelqu’un d’intelligent. Il analyse, il comprend vite l’environnement qui l’entoure et il est de ce fait mon digne apprenti en matière de tactique de combat. Il est parfaitement apte de me dire où viser prioritairement pour causer le plus de gêne à un adversaire, et quand il n’est pas occupé à draguer ou manipuler les foules pour se faire un peu d’argent, il est également quelqu’un de très sérieux, concentré même dans les moments qui pourraient être les plus effrayants. La vision du sang ne l’effraie pas, aussi ne comptez pas sur lui pour fuir un champ de bataille à moins que je ne l’y contraigne !

Dans la logique de son intelligence, Warren est quelqu’un d’extrêmement cultivé et curieux de tout connaître, qui ne cesse de poser des questions lorsqu’il fait face à une situation ou un élément qu’il n’a jamais vu auparavant. Il passe le plus clair de son temps libre à lire tout un tas de bouquins ou à parcourir des forums divers et variés pour étoffer ses connaissances. S’il se met à vous harceler d’interrogations ne vous étonnez pas, c’est que vous avez captivé le regard de mon master ! Et ne croyez pas que j’échappe à la règle, je lui ai déjà raconté des centaines de fois chacune de mes batailles et les tactiques que j’ai employées.

Dans le fond, je pense simplement que Warren est quelqu’un qui se cherche. Il n’a jamais manqué de rien, mis à part d’un véritable objectif, et quand il a quitté sa famille pour venir travailler en Angleterre avant de m’invoquer, il s’est retrouvé sans réels repères et se contentait de vivre la vie, monotone, au jour le jour, sans le moindre sentiment d’accomplissement. Le jour où il a pu mener le rituel grâce à ses recherches, j’ai tout de suite vu dans son regard que j’avais allumé une flamme qu’il n’avait jamais laissé voir auparavant ; celle de sa détermination à accomplir sa destinée. J’en suis convaincu, Warren deviendra quelqu’un de grand. Pour le moment c’est surtout un sacré boulet un peu trop téméraire. Mais il progresse je vous jure !

Sincèrement, il n’y a rien de vraiment intéressant à tirer de l’histoire de ce gamin… Je dois vraiment la raconter ? – « j’ai pris la peine de le faire pour toi alors fais pareil toi aussi hein ! » - Bon bon, pas le choix je suppose… Je ferai donc très bref, je ne voudrais pas endormir le peuple de niaiseries en tout genre.

Le gamin est né dans un petit village du sud de l’Irlande. Son père était un ancien cadre dans une grande banque de la métropole londonienne qui avait tout quitté pour devenir éleveur le jour où il avait rencontré sa femme, une irlandaise qui lui avait donné le goût de son pays et d’une vie simple à profiter de chaque jour que Dieu nous donne. Pieuse, la mère de notre héros a veillé dès le jour de sa naissance à ce qu’il devienne un homme bienveillant qui se montrerait toujours généreux et à l’écoute des autres. Son père, de son côté, s’assurait qu’il puisse avoir la culture la plus ouverte possible aussi, l’argent qu’il avait gardé de côté lui servit à emmener son fils dans plusieurs recoins de la planète. Le tout jeune Warren découvrit ainsi les merveilles de la Chine et du Japon, les pyramides chargées d’histoire de l’Egypte ancienne, les temples romains et grecs, les mémoriaux aux nombreuses guerres de l’homme, la civilisation inca au pérou… Il put en voir au cours de ses jeunes années bien plus que n’importe quel enfant de son âge et cela lui forgea non seulement une énorme ouverture d’esprit mais aussi la conviction qu’il voulait tout connaître et aider son prochain autant qu’il le pourrait. Entre l’amour de sa mère et l’éducation de son père, il grandit dans un foyer qui ne pouvait que le rendre meilleur sur le plan moral. Mais ce n’était pas suffisant.

Alors qu’il atteignait son adolescence, ce modèle de petite famille parfaite atteignait ses limites pour un jeune garçon qui développait une soif de connaissances qui dépassait celle de son paternel. Il ne pourrait pas rester très longtemps enfermé dans cette petite campagne isolée de tout et l’argent de son père avait atteint ses limites, ne leur permettant désormais que d’assurer un train de vie suffisant pour vivre tranquillement. Il se mit à étudier autant qu’il le pouvait, visant une grande école de la capitale, et pas n’importe laquelle ; il aspirait à devenir un archéologue reconnu de l’université d’Oxford. Le département d’histoire ne recrutait que les meilleurs. Il passait des heures enfermé dans sa chambre à répéter encore et encore les mêmes exercices jusqu’à savoir les résoudre instantanément sans la moindre réflexion outre mesure, apprit par cœur chaque traité, chaque période de l’histoire, et prit sa valise, annonçant à ses parents qu’il partait pour l’Angleterre. Son rêve allait enfin se réaliser. Mais pour pouvoir suivre ses études, il devait en plus prendre un petit boulot. C’est ainsi qu’il entama son travail de personnel de ménage du British Museum, où il avait l’occasion de voir toutes les œuvres d’arts et objets antiques des différentes galeries sans que les touristes ne viennent le déranger… Sa vie n’était pas facile, il lui fallait alterner entre les heures de travail et ses études, et il n’était pas vraiment à son aise dans cette grande école.

Moqué à cause de ses origines et de son physique de gringalet, Warren était isolé au sein de cette communauté de privilégiés adeptes de sports et imbus d’eux-mêmes. Au fond de lui, le jeune homme souhaita plusieurs fois voir certains d’entre eux subir le retour du sort, mais rien ne vint, alors que lui coulait peu à peu. Ses professeurs voyaient bien son implication, mais son manque évident de sommeil nuisait à ses résultats, et la menace d’un renvoi se faisait de plus en plus forte, tandis que sa logeuse lui réclamait avec insistance ses impayés de loyers. Fort ou bien orgueilleux, il refusait bien sûr de demander de l’aide à sa famille et toutes ses missives ne laissaient penser qu’une chose : tout allait bien, pas d’inquiétudes à vous faire, c’est difficile parfois mais je m’accroche. Tout pour assumer seul et ne jamais laisser transparaître la moindre faiblesse. Il était si concentré sur son parcours qu’il n’avait guère fait attention à l’annonce qui avait frappé le monde, parlant d’une guerre pour le Graal et de la convocation de tous les plus grands mages au Japon. Il n’avait même pas levé les yeux sur les écrans qui diffusaient le message un peu partout dans le pays.

Un jour, alors qu’il rentrait chez lui après de longues heures de travail, son chemin croisa celui d’un homme en cape qui semblait pressé.  Les deux s’entrechoquèrent, et l’inconnu ne prit même pas le temps de s’excuser ou d’écouter les mots de Warren qu’il ramassa ses affaires et repartit aussi vite qu’il était arrivé. Incrédule, l’apprenti archéologue ramassa ses affaires, mais en rentrant chez lui, il constata que ce n’était pas sa valise qu’il avait ramassée ; elle contenait plusieurs ouvrages anciens en latin qui mentionnaient le Graal. Poussé par sa curiosité, le jeune homme passa la nuit entière à les consulter, déchiffrant leur contenu, et découvrant alors la guerre du Graal et ses règles. Sept « master », des mages puissants, invoquaient des « servants » esprits héroïques nés de l’histoire ou bien de légendes, et s’affrontaient jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un, qui obtenait le pouvoir de réaliser son vœu le plus cher. A cet instant, il lui vint l’idée folle qu’il pouvait lui aussi devenir un master, et réaliser son rêve. Mais comment faire ? Il avait découvert le rituel à réaliser, mais il lui fallait un objet suffisamment puissant pour permettre l’incarnation du servant.  Le musée était l’endroit idéal. En plus il travaillait seul ce soir là, personne ne viendrait le déranger.  Mais qui pourrait-il choisir de l’épauler ? Il lui fallait un esprit fort, un conquérant… Plusieurs noms lui vinrent à l’esprit, mais il s’arrêta alors à l’un des objets qui l’avait toujours fasciné : la pierre de rosette. Ce fragment qui avait permis aux humains de l’époque moderne de comprendre les hiéroglyphes, ces antiques symboles de l’écriture égyptienne. Il ignorait s’il pouvait obtenir quelque chose à partir de cette antiquité, mais il n’avait rien à perdre à tenter le coup. Il se dépêcha d’empaqueter le livre pour le rituel, et de quoi le préparer, puis se rendit à son travail le plus discrètement possible.

Une fois sur place, il s’assura que personne ne se trouvait dans les murs du musée, puis se mit à tracer le cercle d’invocation autour du piédestal qui abritait la pierre de rosette. Il se concentra, puis se lança dans l’incantation, alors que des bruits de pas lointains se firent entendre. Warren garda contenance, décidant qu’il n’avait plus rien à perdre, et prononça les mots. Pendant ce temps, celui qui avait perdu un peu plus tôt ses affaires arrivait avec un air dément sur son visage. A l’instant où il s’était rendu compte que la valise qu’il avait ramassée n’était pas la sienne, il avait tenté de retrouver ce garçon et avait réussi à trouver son lieu de travail. Il avait attendu, patiemment, devant l’entrée du musée, et lorsqu’il l’aperçut, il comprit aussitôt que c’était son moment. Il cassa la serrure pour pouvoir entrer sans se soucier d’attirer l’attention, et entra, répétant d’une voix spectrale, comme un possédé, « à moi… à moi… ». Il était presque arrivé, il commença à tendre les mains pour attraper ce sale voleur qui tentait de lui prendre sa place pour le Graal… Mais une intense lumière enveloppa la salle, recouvrant les deux hommes. L’instant d’après, devant la pierre, une troisième silhouette s’était dessinée dans les fumerolles.  Une carrure très grande, qui portait un énorme tuyau sur son épaule comme s’il n’était rien. Alors que le mage qui avait tenté de s’en prendre à Warren reculait en rampant au sol, le jeune mage en devenir n’avait pas bougé d’un pouce. Il était resté là à fixer cette apparition avec un air fasciné. L’homme baissa le regard sur celui qui l’avait invoqué, prit le temps de l’observer de long en large, puis prit la parole d’une voix puissante :

« Alors c’est toi mon master ? Je suppose que tu peux m’appeler Archer. On discutera de mon vrai nom quand l’occasion nous sera donnée. »
Warren n’eut pas le temps de réagir aux paroles d’Archer que ce dernier avait posé son arme au sol, puis s’approcha de celui qui voulait initialement s’en prendre à son master et qui s’était recroquevillé dans un coin, pointant du doigt le voleur de ses rêves, murmurant des paroles inaudibles. Le servant se contenta de l’assommer du plat de la main, faisant un signe de négation du doigt.

« hop hop. On ne s’en prend pas à mon master monsieur. Désolé, mais vous allez devoir chercher ailleurs si vous souhaiter un servant aussi. Hé Master ! On devrait pas trop traîner par ici, vu la pagaille qu’on a causé. Tes sceaux de commandement sont bien là ? »

Le jeune mage ne comprenait pas vraiment ce qu’Archer lui expliquait, mais lorsqu’il voulut ramasser ses affaires, il remarqua la présence d’étranges symboles qui étaient apparus sur l’une de ses mains. S’agissait-t-il des fameux sceaux dont parlait son servant ? Mais il n’eut pas le temps d’y réfléchir plus longtemps qu’il fut soulevé par son invocation qui l’emporta sur son épaule après avoir ramassé son arme, qui était un énorme canon, à se demander comment il pouvait le porter aussi simplement. Warren n’en avait pas encore conscience à cet instant, mais sa destinée avait changé à tout jamais. Et c’est dans un avion pour le Japon qu’il se trouve à présent, après avoir revendu toutes ses possessions hormis quelques vêtements. Un aller simple pour une guerre qu’il ne mesurait pas encore…

Laisse moi t'aider ! : Ewan est encore un apprenti en magie, par conséquent, il n'a développé qu'une seule capacité à ce jour, qui lui permet de renforcer ses alliés. Pendant un nombre de tours, il peut conférer un bouclier protecteur à une cible de son choix, qui peut encaisser plusieurs chocs tant qu'ils ne sont pas trop importants.

-Pseudo : Napo / Heaven, Riku, etc etc
-Âge : 25 ans
-Comment avez-vous connu le Forum ?  Je pèse dans le milieu de la cuisine du bortsch.